greenwashing RSE ISO 26000

RSE et greenwashing : ne tombez pas dans le piège de la vitrine

Aujourd’hui, parler de RSE est devenu courant. Affirmer son engagement pour l’environnement, l’humain ou l’éthique figure dans la majorité des sites web d’entreprises.
Mais derrière les mots, que reste-t-il ? Une politique concrète ou une communication creuse ?

Dans un monde de plus en plus exigeant, le risque n’est plus de ne rien faire.
C’est de faire semblant.

Le greenwashing : un vrai danger

Le greenwashing ne se résume pas à mentir. C’est le décalage entre ce qu’une entreprise dit et ce qu’elle fait réellement. Il peut être volontaire, maladroit ou né d’un excès de communication.

Une entreprise qui “communique plus vite qu’elle n’agit” s’expose à une perte de crédibilité… difficile à rattraper. Les conséquences peuvent être lourdes :

Méfiance des clients ou des collaborateurs

Rejet des labels ou refus d’accès à certains appels d’offres

Bad buzz sur les réseaux ou dans les médias

Sanctions juridiques croissantes avec la loi européenne sur les allégations environnementales

Un exemple concret : H&M et ses collections « Conscious »

Pendant plusieurs années, le groupe H&M a mis en avant sa gamme “Conscious” comme une ligne de vêtements respectueux de l’environnement.
Mais en 2022, plusieurs enquêtes indépendantes ont révélé que les affirmations environnementales n’étaient pas fondées sur des données vérifiables :

  • les matériaux n’étaient pas systématiquement recyclés,
  • les scores d’impact environnemental étaient trompeurs,
  • aucune preuve claire n’était fournie sur les conditions de production.

Résultat : une perte de confiance publique,
des plaintes pour greenwashing, une remise en question du discours RSE du groupe.

Ce cas illustre parfaitement le danger de communiquer sans transparence, sans preuves solides, même pour des groupes bien établis.

Mieux vaut faire peu, mais bien

S’engager en RSE ne signifie pas tout révolutionner du jour au lendemain. Ce qui compte, c’est la cohérence, la progression, et la capacité à prouver ce que l’on avance.

Quelques règles simples :

  • Ne jamais annoncer une action avant de l’avoir réellement mise en œuvre.
  • Être précis : “Nous avons réduit notre consommation d’énergie de 15 % en un an” est plus crédible que “Nous sommes éco-responsables”.
  • Associer systématiquement les équipes aux actions pour renforcer l’ancrage.
  • Produire des preuves : chiffres, bilans, audits, résultats de consultation des parties prenantes.

Valoriser sans survendre. Vous avez mis en place un plan de réduction des déchets ? Impliqué vos salariés dans des projets solidaires ? Revu vos pratiques d’achat ? Parfait. Parlez-en, mais avec mesure, honnêteté et preuves à l’appui.

Et si votre démarche est en construction, n’ayez pas peur de le dire: “Nous avançons pas à pas” est souvent plus crédible que “Nous sommes déjà exemplaires”.

En résumé

La meilleure communication RSE, c’est une démarche sincère, pilotée, documentée.
Le greenwashing, même involontaire, mine la confiance.
Et la confiance, dans un monde instable, est votre atout le plus précieux.

Alors posez-vous cette question simple : Ce que je dis de mes engagements RSE, puis-je le démontrer — concrètement, simplement, honnêtement ?

Laetitia GERARD, Consultante



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