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Le dialogue avec les parties prenantes : un levier stratégique encore sous-exploité

Lorsqu’elles s’engagent dans une démarche de responsabilité sociétale, de nombreuses entreprises concentrent leurs efforts sur ce qu’elles font : réduire leur impact environnemental, améliorer les conditions de travail, formaliser des engagements éthiques, etc.
Ces actions sont nécessaires. Elles ne sont pas suffisantes.

L’un des principes fondateurs de la norme ISO 26000 reste pourtant trop souvent ignoré : le dialogue structuré avec les parties prenantes.

Pourquoi ce dialogue est-il indispensable ?

Clients, collaborateurs, fournisseurs, élus, associations, partenaires territoriaux… Ces acteurs ont une influence directe sur votre activité ou subissent ses impacts. Les associer à votre réflexion stratégique ne relève pas d’un impératif de communication : c’est un levier de pilotage et de gestion des risques.

Une démarche RSE robuste ne se construit pas pour les parties prenantes.
Elle se construit avec elles. Ce dialogue permet notamment de :

Mieux comprendre les attentes réelles, parfois différentes de celles perçues en interne

Identifier les enjeux prioritaires et orienter les ressources là où elles comptent vraiment

Renforcer la confiance des partenaires économiques et institutionnels

Éviter les démarches perçues comme accessoires ou déconnectées (greenwashing ou social washing)

Comment engager ce dialogue, concrètement ?

Il ne s’agit pas de lancer une concertation complexe. Ce qui importe, c’est la clarté de l’intention et la qualité de l’écoute. Quelques démarches simples peuvent initier une dynamique structurante :

  • Interroger les salariés sur leurs priorités (conditions de travail, sens, reconnaissance) ;
  • Intégrer les fournisseurs dans les réflexions sur les achats responsables ;
  • Organiser des échanges avec des acteurs du territoire pour comprendre les attentes locales ;
  • Mettre en place un canal d’écoute client renforcé ;
  • Identifier des parties prenantes stratégiques à consulter régulièrement.

Ce travail alimente souvent une matrice de matérialité, outil central pour croiser les priorités internes avec les enjeux exprimés à l’extérieur.

Exemple réel : Armor Group (Nantes)

L’entreprise Armor, spécialisée dans les consommables d’impression et les films photovoltaïques, a fait du dialogue parties prenantes un axe structurant de sa démarche RSE.

Chaque année, Armor mène des entretiens avec un panel représentatif d’acteurs externes (clients, collectivités, ONG, fournisseurs), ainsi qu’une consultation interne des collaborateurs.
Ces retours alimentent une matrice de matérialité opérationnelle, utilisée pour ajuster les priorités RSE, fixer les objectifs et guider les investissements.

Résultats concrets :

  • Une stratégie alignée avec les enjeux locaux et de filière,
  • Des reconnaissances externes (label Lucie 26000, notation EcoVadis),
  • Une mobilisation accrue des équipes internes.

Armor illustre qu’un groupe industriel peut instaurer un dialogue exigeant sans alourdir sa structure — et en faire un atout stratégique durable.

En résumé

Le dialogue avec les parties prenantes est une condition de réussite pour toute démarche RSE crédible, utile et alignée.

Et si tout commençait par une question simple : “Qu’attendent-ils vraiment de nous ?”

Laetitia GERARD, Consultante



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